Vous en avez assez de toujours planter les mêmes annuelles chaque année ? Vous voulez donner un air neuf et original à votre jardin cet été ? Les plantes Sélection Réserve Naturelle sont pour vous ! Ce programme a pour but de faire connaître au public diverses espèces végétales provenant de partout à travers la planète ainsi que les écosystèmes dans lesquels elles vivent. Parmi les quelques 300 000 espèces de végétaux qui poussent à l’état sauvage sur la Terre, on retrouve de véritables petites merveilles qui peuvent être facilement cultivées dans nos jardins. Durant l’été 2013, plusieurs végétaux ont été mis à l’essai et évalués au Jardin botanique de Montréal, au Jardin botanique Roger-Van den Hende de Québec ainsi qu’au Jardin Daniel A. Séguin de Saint-Hyacinthe. Parmi ceux-ci, quelques-uns ont démontré des caractéristiques et une performance dignes de mention. Ces plantes présentent en outre un énorme potentiel pour l’horticulture ornementale et l’aménagement paysager. Voici donc la description des végétaux primés par le programme Sélection Réserve Naturelle qui sont disponibles sur le marché horticole québécois dès maintenant.

Cuphéa enflammé (Cuphea ignea)

Quelle merveille que ce cuphéa enflammé ! En plus d’être fort jolie, voilà une plante qui est d’une robustesse à toute épreuve. Peu importe à quel endroit on le dispose, dans une plate-bande exposée au soleil ou en pot à l’ombre, le cuphéa enflammé donne une excellente performance. Vous pouvez même oublier de l’arroser pendant deux longues semaines, il s’en remettra aisément et continuera à fleurir abondamment ! Même le jardinier le plus nul peut réussir à cultiver cette plante ! De mai à novembre, le cuphéa enflammé se charge de nombreuses petites fleurs tubulaires retombantes de couleur orange. Sa floraison abondante et prolongée fait le bonheur des oiseaux mouches qui adorent s’enivrer du nectar qu’elle produit.

D’une hauteur d’environ 60 cm, le cuphéa enflammé peut être cultivé en contenant comme en pleine terre, au plein soleil ou à l’ombre. Avec aussi peu que 3 heures d’ensoleillement par jour, il donne d’assez bons résultats. Bien qu’il ait une préférence pour les terres légères et bien drainées, il s’adapte bien à divers autres types de sols, notament à ceux qui sont argileux. Lors de nos essais, cette plante a survécu à une température de –7 ºC, mais selon certaines soucres elle pourrait résister jusqu’à –15 ºC. Ce n’est toutefois pas suffisant pour considérer cette plante originaire d’Amérique centrale comme étant vivace sous notre climat.

Le cuphéa enflammé (Cuphea ignea) est d’une robustesse à toute épreuve !

Gomphocarpus (Gomphocarpus physocarpus, syn. Asclepias physocarpa)

Le gomphocarpus est une plante native d’Afrique, proche parente de l’asclépiade commune (Asclepias syriaca) poussant spontanément dans les champs d’Amérique du Nord. Les fleurs blanc et rose pourpré du gomphocarpus sont petites mais, en revanche, il est difficile de ne pas s’extasier devant leur beauté complexe. De plus, elles s’épanouissent sur une très longue période – allant de juillet jusqu’à novembre – durant laquelle de nombreux papillons et insectes pollinisateurs les visitent pour prélever leur délicieux nectar. Cette plante est parfois l’hôte de la chenille du superbe papillon monarque qui se nourrit de son feuillage de forme très allongée rappellant celui d’un saule. Cependant, l’attrait le plus spectaculaire de cette plante qui fait environ 1,20 m de hauteur est assurément sa fructification très originale, suscitant souvent l’étonnement ou le rire chez ceux qui l’observent. De toutes les plantes mises à l’essai l’été dernier dans le cadre du programme Sélection Réserve Naturelle, le gomphocarpus est assurément celle qui a le plus fasciné les visiteurs. À cause des étranges fruits qu’il produit, le gomphocarpus porte divers noms communs très évocateurs comme plante ballon ou encore faux cotonnier. Ses fruits jaune verdâtre, parfois marqués de pourpre, sont sphériques et couverts de poils hérissés (voir photo d’introduction). Parvenus à maturité, ses fruits globuleux s’ouvrent et laissent échapper des semences facilement dispersées par le vent grâce à une touffe de petits poils soyeux attachée à leur extrémité.

Dans son milieu naturel, le gomphocarpus présente une écologie particulièrement riche. Pollinisée par plusieurs espèces d’insectes au moment de sa floraison, cette plante sert aussi de nourriture à la larve du petit monarque (Danaus chrysippus), un papillon de couleur orange et noire vivant en Afrique et en Europe du Sud très semblable au fameux monarque nord-américain (Danaus plexippus), papillon emblématique s’il en est un. La chenille du petit monarque se nourrit presque exclusivement de gomphocarpus et de certaines autres espèces d’asclépiades africaines pendant quelques semaines avant de se transformer en papillon. Des alcaloïdes toxiques contenus dans cette plante rendent la chenille et le papillon toxiques ce qui les protège des prédateurs qui voudraient les dévorer. Ces mêmes alcaloïdes rendent le gomphocarpus peu attirant pour la plupart des insectes ravageurs. Il semble qu’il n’y ait que le puceron de l’asclépiade qui ose parfois s’attaquer à cette plante.

Le gomphocarpus est de culture facile. Peu exigeant et tolérant la sècheresse, il est parfaitement à son aise dans un sol pauvre et bien drainé, situé au plein soleil, mais il a un meilleur développement lorsqu’on le plante dans une terre riche en compost et fraîche. Traité comme une annuelle sous notre climat, le gomphocarpus est un arbuste tropical qui survit tout de même à une température aussi basse que –12 °C.

La superbe floraison du gomphocarpus (Gomphocarpus physocarpus).

Piléa à petites feuilles (Pilea microphylla)

Le piléa à petites feuilles est une mignone plante tropicale dont l’aspect rappelle celui d’un petit conifère rampant tant son feuillage est dense et touffu. Ses feuilles minuscules sont disposées de façon très semblable à celles de certaines fougères. Basse et compacte, cette plante est idéale pour mettre en valeur certains végétaux de grandes dimensions, tels que les bananiers, les colocasias ou les palmiers. On peut donc avantageusement disposer le piléa à petites feuilles en pleine terre ou en contenant, à la base de végétaux plus hauts.

Le piléa à petites feuilles est vraiment très peu exigeant et pousse rapidement, peu importe les conditions, pour atteindre près de 60 cm de diamètre à la fin de la saison. Il affectionne partciulièrement les sols légers, frais et bien drainés, mais il donnera de meilleurs résultats si l’on prend soin de lui fournir du compost au moment de le planter. Résilient, le piléa à petites feuilles survit aisément à une sécheresse passagère.

Joli tableau dans lequel le piléa à petites feuilles (Pilea microphylla) est planté au pied d’un babanier des neiges (Ensete glaucum).

Séneçon fer de lance (Senecio kleiniiformis)

Le séneçon fer de lance est une étonnante plante succulente qui arbore un feuillage bleu grisâtre tout à fait unique. Cylindriques à leur base et se terminant par une pointe triangulaire, les feuilles de cette plante possèdent une forme singulière rappelant celle d’un fer de lance. De juillet à octobre, ce séneçon qui atteint 45 cm de haut produit également des petites fleurs jaunes portées par des hampes bien dressées au-dessus de son feuillage. Ses fleurs riches en nectar attirent de nombreux insectes pollinisateurs. Il semble que cette espèce soit native d’Afrique du Sud, mais des doutes subsistent quant à son origine réelle puisque certains botanistes mentionnent que le séneçon fer de lance n’aurait pas encore été localisé en milieu naturel.

Très facile à cultiver, on peut planter le séneçon fer de lance en pleine terre – dans un sol sableux comme argileux –, en contenant, sur les toits et même sur les murs ! Très résistant à la sècheresse, ce séneçon peut survivre plusieurs semaines sans eau. De plus, comme cette plante succulente est capable du survivre à une température avoisant – 5 °C, elle demeure attrayante jusqu’à l’Halloween, souvent même au-delà de cette période. Une fois la saison terminée, il est possible de rentrer le séneçon fer de lance dans la maison où il tolérera facilement la chaleur intense et la sècheresse. Un seul arrosage par mois lui sera alors nécessaire.

Séneçon fer de lance (Senecio kleiniiformis).

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